Comment « gérer » ses émotions en PMA ?

 

En PMA, les émotions jouent souvent aux montagnes russes : tu passes de l’espoir au désespoir en un claquement de doigt ou presque ! Ces différentes émotions sont souvent perçues comme un véritable tsunami qu’on prend en pleine figure… et souvent au mauvais moment.

 

L’ascenseur émotionnel

Depuis que tu essaies d’avoir un enfant, tu oscilles chaque mois entre :

  • la tristesse de voir tes règles arriver
  • la joie de penser à ton ovulation (et donc à cette éventuelle grossesse)
  • le dégoût de voir à quel point les autres y arrivent facilement
  • la peur de ne jamais y arriver
  • la colère face à cette profonde injustice (pourquoi eux et pas nous ?!)
  • la surprise face aux remarques déplacées totalement inattendues…

Ce ne sont bien sûr que des exemples de ce que tu peux vivre au quotidien. A cela, s’ajoute l’aspect médical (et son lot d’incertitudes) qui vient accélérer ce véritable grand huit émotionnel…

 

Je ne sais jamais quelle émotion va me submerger. Pour une annonce de grossesse de mon entourage par exemple, je vais parfois être super heureuse pour la personne, comme si j’apprenais ma propre grossesse, et puis quelques jours plus tard je vais m’effondrer pour la même raison, en désespérant de ne jamais être enceinte un jour. Il faut avoir une adaptabilité hors du commun pour faire face aux yo-yo du parcours PMA, les bonnes et les mauvaises nouvelles, les émotions top puis flop, l’espoir puis le désespoir, pour finalement toujours rebondir et repartir au combat, parce qu’un jour prochain sera meilleur”.

Marine

 

Infertilité et dépression

Il faut quand même noter que plus de 40 % des femmes présentent des troubles de types anxieux ou dépressifs et que les niveaux d’anxiété et de dépression chez les femmes infertiles sont équivalents à ceux de femmes souffrant de maladies chroniques comme les maladies cardiaques, les cancers ou la séropositivité*.  De plus, lors des traitements, les femmes semblent plus vulnérables que les hommes et leurs réactions face aux échecs représentent un facteur de risque d’aggravation de l’état émotionnel**.

 

Chen TH, Chang SP, Tsai CF, Juang KD. Prevalence of depressive and anxiety disorders in an assisted reproductive technique clinic. Hum Reprod 2004;19:2313–8.

** Boivin J, Griffiths E, Venetis CA. Emotional distress in infertile women and failure of assisted reproductive technologies: Meta-analysis of prospective psychosocial studies. BMJ 2011;342:d223.

 

Le rôle des émotions

 

Nos émotions agissent comme une boussole pour nous aider à nous orienter. 

Le rôle des émotions est de nous aider à nous adapter aux circonstances de la vie en nous mettant en contact avec nos besoins profonds. Derrière chaque émotion se cache un besoin émotionnel insatisfait. 

Si je vis des émotions agréables, c’est qu’un ou plusieurs besoins sont comblés, si je vis des émotions désagréables c’est qu’un ou plusieurs besoins ne sont pas comblés. Par exemple, la peur me parle de mon besoin de me protéger et de me sécuriser face à un déclencheur. La colère est là pour me dire que j’ai besoin de m’affirmer et de mettre des limites.

Toutes les émotions ont donc leur place et leur légitimité. Toutes.

 

Le piège à éviter

Bien sûr, comme beaucoup, tu seras tentée de vouloir “gérer” tes émotions !

Comme on l’a vu plus tôt, la société actuelle ne laisse que trop peu de place aux émotions. Depuis petite, on nous apprend que les émotions autres que la joie (et encore…) ne sont pas “bonnes” à exprimer avec des phrases toutes faites comme :

  • “tu es vilaine quand tu pleures”, 
  • “ce n’est pas beau de pleurer”, 
  • “les grandes filles ne pleurent pas !”, 
  • “ouh la vilaine colère !”.
  • … 

Donc forcément, les émotions, on n’a pas vraiment l’habitude de les laisser s’exprimer… voire on a carrément pris l’habitude de les refouler bien profondément histoire de ne pas faire trop de vagues…

Il faut dire que l’intensité de certaines émotions peut franchement nous surprendre (logique, vu que nous n’y sommes pas vraiment habituées). D’autant qu’elles se pointent toujours au “mauvais” moment (le craquage public au milieu d’une réunion au boulot n’est effectivement pas le meilleur moment, je te l’accorde…).

 

Il est plus facile de refouler ses émotions quand on est conditionné à cela depuis toute votre vie . Il est plus facile de s’ angoisser à revivre à chaque fois la même tragédie plutôt que d’oser mettre le doigt sur ce qui se cache derrière tout ça. Nous ne sommes pas préparées à toutes ces émotions et on ne nous demande jamais comment on se sent, comment on vit le parcours, les angoisses… On se sent seule et l’ accueil des émotions n’ est pas facile à gérer sereinement..

Gwendoline

 

Pourrait-on dire que nous sommes des “analphabètes de l’émotion” ? Oui, d’une certaine façon. N’ayons pas peur de le dire. Cela a heureusement tendance à s’inverser mais il y a encore un sacré chemin à faire ! 

 

Que faire de tes émotions ?

Au lieu de chercher à refouler ce que tu ressens au plus profond de toi, commence par transformer ta perception des choses. Etant donné que ton cerveau fonctionne comme un ordinateur, il suffit d’apprendre à lui donner les bons codes. Tu vas donc commencer par changer ton focus. Si jusqu’ici ton attention est portée sur ce qui ne marche pas, change ton attention. A l’image d’un voilier en route vers une destination, commence par orienter les voiles dans la direction où tu souhaites aller. 

 

Dans le passé, j’étais passionnée par la conduite automobile, et surtout les sensations procurées par la vitesse. Oui je sais, ce n’est pas très “courant” comme loisir (!). A plusieurs reprises, j’ai pris des cours de conduite défensive pour apprendre à contrôler mon véhicule quelles que soient les conditions (pluie, neige, verglas, obstacle,…) et l’une des toutes premières choses que le moniteur m’a enseignée, c’est l’importance du regard. Que se passe-t-il lorsque tu perds le contrôle de ta voiture et que tu risques l’accident ? Par nature, tu regardes très fixement le mur contre lequel tu te diriges à toute vitesse… et là, boum. Sinistre total. Que se passe-t-il maintenant si tu diriges ton regard vers ton point de sortie ? Vers là où tu veux aller pour éviter de te prendre le mur ? Tu augmentes considérablement tes chances d’avoir seulement un rétroviseur abîmé au lieu de l’intégralité de la voiture…

Te concentrer sur ce qui te fait peur ou sur ce que tu cherches à éviter ne t’aidera en aucune façon. Regarder dans la bonne direction est crucial, donc focus sur ce qui t’aide et te fait du bien.

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