Interview de Gaëlle Baldassari – Kiffe Tes Essais Bébé !

Version texte sous la vidéo ↓

 

 

Gaëlle, peux-tu te présenter ?

Il y a quelques années, j’ai décidé que le cycle menstruel était considéré comme quelque chose de négatif dans notre société, alors que je venais de découvrir que c’était ultra positif. 

J’ai vraiment pris conscience qu’il y avait un problème majeur de société et  je me suis lancée dans un défi monstrueux qui était de changer le monde en dix-huit ans.

Ma fille a sept ans, il me reste onze ans pour faire en sorte que tout le monde sache que le cycle menstruel est notre allié. L’allié de notre vie. 

Alors, j’ai créé le mouvement Kiffe ton Cycle. Ce sont des programmes en ligne pour les femmes, pour les jeunes filles, des ambassadrices un petit peu partout en francophonie qui organisent des ateliers et puis c’est aussi des sommets, on fait trois sommets par an sur une thématique différente. D’ailleurs Mia, j’avais le grand plaisir de te recevoir sur le sommet « Désir d’enfant » qu’on avait fait ensemble.

 

Qu’est-ce que la métaphore du SURF ?

 

Je vois le cycle menstruel comme une vague. On va vivre cette vague du cycle menstruel 400 à 500 fois dans nos vies. Il y a des mois où ça peut être des petites vagues, des toutes petites vaguelettes. Puis, il y a d’autres personnes ou d’autres mois, on va se prendre le tsunami dans la figure.

La proposition de la société, c’est de dire : “Bah prends-toi la vague dans la figure. Alors si c’est une petite vaguelette tu as de la chance, si c’est un tsunami, tant pis pour toi. Tu te la prends dans la figure sans que personne ne le sache”.

Et puis de toute manière : « ce n’est pas grave, une fois que c’est passé tu reprends ta respiration jusqu’à te prendre la prochaine vague dans la tête ». 

Et si ça ne te convient pas,  il y a une autre proposition. Ça s’appelle la pilule.

Je me disais qu’entre ces deux choses-là, il y avait, peut-être quelque chose d’autre qu’on pouvait rajouter et c’est ce que j’ai découvert : cette vague hormonale, c’est une énergie et cette énergie on peut apprendre à la surfer, exactement comme on surfe la vague. 

J’ai appris que c’est vraiment la troisième possibilité que la société ne nous a pas proposée. 

C’est la première qu’on devrait nous présenter c’est de dire : « OK c’est une énergie le corps, il joue dans notre camp et donc on va apprendre à surfer cette énergie ». 

Et ce qu’il y a de génial dans cette métaphore, c’est que j’ai découvert que le cycle menstruel fonctionne comme une session de surf.

 

Peux-tu nous parler de ton parcours pour avoir ta fille ? 

 

C’était compliqué pour moi, vraiment, émotionnellement. 

J’ai dépensé des sommes infinies dans des tests de grossesse, parce que comme j’avais un cycle irrégulier, je ne savais pas reconnaître mon ovulation, je ne comprenais rien à ce qui se passait. 

Forcément,  je pensais en permanence que ça y est, c’est peut-être cette fois-ci…

Je me faisais suivre par un gynécologue tous les ans, et j’en ai vus plusieurs parce que j’ai souvent déménagé. 

Il faut savoir que  j’ai arrêté la pilule à mes 26 ans et j’ai voulu essayer d’avoir un enfant à mes 30 ans.

Donc, je suis allée voir un gynécologue en me disant : « là maintenant, j’y vais avec l’idée de lui dire j’aimerais vraiment avoir un enfant ».

C’était encore un nouveau, parce que j’ai encore déménagé, c’était une période où j’ai beaucoup bougé et il m’a dit : « Mais en fait, enfin il n’y a strictement aucune possibilité que vous ovuliez avec le nombre de cycles que vous avez ! » Il m’a presque engueulée que j’aie attendu deux ans pour me manifester alors que chaque année je voyais un gynécologue (différent parce que j’ai déménagé) et chaque année, on me répondait : « on verra quand vous voulez un enfant, mais il n’y a pas de problème »

C’était un non-problème que je sois en aménorrhée. Ce qui est une aberration totale !

 

Tu as malheureusement vécu un effet secondaire du traitement qui aurait pu être dramatique…

 

Deux embryons ont été implantés, et j’ai falli en avoir 3, parce qu’ils m’ont à demi-mot proposé d’implanter le troisième. Selon eux, il n’y avait  pas beaucoup de chances étant donné qu’ils n’étaient pas congelables !

Ils ne m’ont pas du tout présenté les symptômes de ce qu’on appelle l’hyperstimulation ovarienne qui est un risque important.

J’étais vraiment très mal. Je me sentais très nauséeuse j’avais gonflé énormément, j’ai tapé tous mes symptômes sur Google, et je suis tombée sur un article super bien fait sur l’hyperstimulation ovarienne d’une nana qui était passée par là. Et heureusement !

Je suis restée hospitalisée dix jours, pendant lesquels les gens arrivaient dans ma chambre et me disaient : « Vous savez que c’est plutôt une bonne nouvelle, on fait souvent une hyperstimulation quand on est enceinte… ». 

Sauf que j’ai quand même failli y rester…

 

Au début de ta grossesse, tu as aussi vécu quelque chose de difficile

Un soir, j’ai eu des saignements, je me retrouve tout de suite toute seule aux toilettes en train de pleurer de désespoir. Mon conjoint était déjà couché. Il dormait déjà et je pleurais toute seule dans les toilettes, persuadée à 100 % que : saignements voulaient dire fausse-couche. 

On a attendu le matin 7 h, 7 h 30 pour aller aux urgences gynécologiques…

Le gynécologue m’a expliqué que c’était un hématome sous-dural, ça arrivait, mais ce n’était pas grave en soi,  ça ne mettait pas en danger a priori l’enfant.

Quand je rentre à la maison, ça s’arrête un peu, enfin ça saigne et puis ça s’arrête.

L’après-midi même, j’ai un caillot qui tombe. J’ai dit à mon conjoint : « On va tout de suite à l’hôpital ! ».  J’avais peur parce que  j’étais tellement sûre qu’il allait me répondre que c’était fini, une partie de moi qui ne voulais pas aller chez le médecin. 

Mais heureusement, tout allait bien, la grossesse s’est ensuite bien passée.

 

Qu’est-ce qu’on ne t’a pas dit et que tu aurais aimé savoir pendant ton parcours ? 

On n’est pas vraiment informée du fonctionnement de son propre corps.

C’est pareil pour le désir d’enfant.

On nous a souvent martelé, avec le spermatozoïde et l’ovocyte, mais dans la réalité ça ne se passe pas du tout comme ça, et ce n’est pas les deux seules choses qu’il faut regarder parce qu’on n’a pas une approche suffisamment holistique, une approche globale du parcours dans son ensemble. 

Il y a tellement de choses qui peuvent jouer !

Et nous, pendant tout le parcours de PMA c’était : « Ça y est, ça ovule, c’est le moment ! ».

« C’est maintenant et puis vous avez 48 h, puisque l’ovule, il ne vit pas plus de 48 h ! »

Si j’avais su que dans les cinq jours précédant l’ovulation, ma gentille glaire fertile aurait nourri les spermatozoïdes de mon chéri, ça m’aurait quand même sacrément aidée.

 

Ce parcours est loin d’être facile, qu’est-ce qui a été éprouvant pour toi ?

 

Comme je faisais partie des SOPK qui ovulent tardivement, je devais faire une échographie endovaginale tous les deux jours, à partir de J-10,. 

Je trouve que c’est quelque chose de violent, d’intrusif, car  cette zone-là ne nous appartient plus, j’avais honte de dire à mon conjoint qu’il y avait un homme qui avait manipulé, pendant quinze minutes, le temps de compter un à un tous les follicules, un objet dans mon vagin.

Cela aurait peut-être pu être réparé en couple et à la place de ça,  je restais toute seule, avec ce vécu, avec cette sensation de honte quelque part et avec l’envie de ne pas partager avec mon conjoint ce que j’avais vécu.

 

Paradoxalement, plus on essaie d’avoir un enfant et plus la libido est à zéro !  Quels seraient tes conseils ? 

En phase lutéale (= après l’ovulation), c’est la zone où, « on peut y aller ! », on s’en fout de prendre sa douche juste après ou de le faire sous la douche, parce que de toute manière, les dés sont lancés et ça ne changera absolument rien. Ni dans un sens ni dans l’autre. Voilà, parce qu’on se fait tout un tas de délires, mais ça ne changera rien. 

Il faut savoir qu’une fois que l’ovulation est passée, le col se referme. C’est comme si l’utérus devenait hermétique, donc quoi qu’on fasse, ça ne changera rien.

C’est le moment de s’éclater, vraiment.

Et du coup, il y a un côté un peu plus animal aussi qui peut s’exprimer dans cette période-là. 

Pour moi, à l’époque, il y avait ovulation/règles. Ovulation : espoir. Règles : catastrophe, pleurs, etc.

Et il n’y avait pas tout le reste. Il n’y avait pas la compréhension des différentes phases : on reprend de l’énergie après les règles parce qu’il y a les œstrogènes qui remontent.
Il n’y avait pas la compréhension aussi que c’était la bonne période, par exemple pour travailler beaucoup parce que j’avais de nouveau énormément d’énergie. 

Comme j’allais plus me recueillir dans ma grotte après l’ovulation, autant, vraiment appuyer sur la pédale d’accélérateur avant. Il n’y avait pas non plus la compréhension que dans la phase prémenstruelle, c’est une phase où le corps se prépare à couver.

 

Le stress est très important dans ce parcours, quel est ton conseil à ce sujet ?

 

Le corps va préférer créer du cortisol pour tamponner le stress que de créer de la progestérone qui pour lui ne sert pas à grand-chose, surtout si on est stressée.

C’est ça qui va générer aussi ce déséquilibre et tous les symptômes qu’on peut ressentir. 

Donc, ce qui est intéressant quand on ressent ça, c’est de se dire : « Tiens, qu’est-ce que je pourrais faire aussi pour faire diminuer cette zone de stress, pour faciliter l’équilibre de mon corps ? ». 

Alors, zéro culpabilité là-dessus, je fais partie des gens stressés, il n’y aucun problème. Je ne suis pas en train de vous dire qu’il faut faire du yoga tête en bas tout le temps, etc.

C’est plutôt comment je fais pour accepter ces variations, et tu vois il y a un stress dont je suis la seule à parler aujourd’hui, qui est le stress menstruel.

 C’est le stress qui est lié au fait qu’on est en train de lutter contre nos propres hormones.

 

Peux-tu expliquer le bouleversement hormonal qui arrive en phase lutéale ?

On a souvent trop d’œstrogènes par rapport à la progestérone

C’est la même en fait, donc elle est là en plus petite quantité que pendant la grossesse, mais comme on est tellement à l’affût de tous les symptômes, forcément on ne les voit beaucoup plus, donc les nausées par exemple, sont liées à la progestérone et on peut avoir des nausées sans être enceinte, notamment quand on souhaite avoir un enfant. Le gonflement des seins, le fait de se sentir, soi-même gonflée aussi. Toutes ces choses-là.

Ce qui est intéressant, c’est de comprendre que la progestérone, c’est une hormone qui rentre en concurrence avec l’hormone du stress.

 

Souvent, le couple ne vit pas l’infertilité de la même façon.

 

Ce qui importe, c’est se dire la vérité : « je suis ultra triste, vraiment, ça me plombe, et j’ai besoin de ça, alors je peux avoir besoin d’un gros câlin, mais j’ai aussi besoin d’être tranquille sous ma couette. Je peux avoir besoin d’un bon bain… »

 

Tout est possible, mais qu’on plonge au fond de nous-mêmes, pour se dire vraiment de quoi on a besoin. Et encore une fois, avec la certitude de se dire : « OK, les œstrogènes vont revenir, et dans quelques jours, l’énergie va remonter, donc j’ai juste une petite fenêtre de tir, là, pour vraiment, vraiment plonger dans ce deuil-là ». Et si j’avais su ça, j’aurais plus pleuré, mais j’aurais mieux vécu.

 

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